العدد الخامس

Présentation

Nouvelles questions sociales. Regard pluridisciplinaire est un ensemble de réflexions menées par des enseignants chercheurs exerçant dans différents établissements universitaires du Maroc, sur des problématiques actuelles, par le biais de diverses démarches : enquêtes de terrain, évaluations d’expériences, analyses de cas et radioscopie sociale.

La palette des thèmes abordés par les contributeurs est large, allant de l’enseignement à distance par le biais de Google classroom jusqu’au regard porté par les réalisatrices sur la société, en passant par le rôle de la didactique des TEC dans la construction de la compétence interculturelle, les déviations anaphoriques de l’emploi du pronom personnel en position thématique, la proposition d’un modèle de fiche terminologique unilingue pour l’amazighe, l’altérité au prisme de la sociologie, la communication au service du développement local et l’espace comme facteur d’identification sociale et linguistique.

Les sujets traités dans tous ces textes, en rapport direct ou indirect avec la société marocaine qui connait de profondes mutations, s’inscrivent dans la vision globale du laboratoire valeurs, société et développement (LVSD) qui accorde à la pluridisciplinarité une place de choix.

Les huit textes qui composent ce numéro de la revue sont répartis en deux axes :

- Axe I : Enseignement, didactique des langues et stratégies d’apprentissage.

- Axe II : Altérité, communication et problématiques sociales.

Le premier axe est en rapport avec le domaine de l’enseignement, vaste champ expérimental qui ne cesse de donner du fil à retordre aux différents acteurs qui y interviennent de manière continue dans le but de mettre sur pied les meilleurs méthodes et profils d’apprentissage. Dans son article intitulé « Enseigner à distance via Google classroom au temps du Covid -19. Partage d’une expérience » , Driss LOUIZ s’interroge sur l’intérêt que peut avoir ladite plateforme de formation dans l’acquisition de la connaissance sachant qu’elle permet de surcroît d’échanger et de partager des informations entre un nombre important d’utilisateurs dans différentes universités. Il précise aussi que sa recherche se réfère aux débats théoriques qui accordent à l’apprenant, en tant qu’acteur social, un rôle central dans le processus de son apprentissage.

Dans « La didactique des TEC et la construction de la compétence interculturelle », Hafid KHETAB souligne qu’avec la multiplication des contacts interculturels, le développement de la compétence interculturelle est devenu une priorité et une nécessité pédagogique de l’enseignement des langues étrangères. Par conséquent, l’enseignant endosse, en plus de ses tâches classiques, l’étiquette de médiateur interculturel qui favorise le rapprochement entre cultures et individus. L’objectif de l’auteur est l’étude de l’incidence de l’apprentissage du français langue étrangère, à travers l’enseignement des TEC à des filières non linguistiques, sur l’éveil aux cultures ainsi que l’effet des stratégies d’enseignement sur le développement de la compétence interculturelle.

De son côté, My Mohamed TARNAOUI étudie dans sa contribution titrée « L’accord du pronom personnel en position thématique : des stratégies d’apprentissage aux stratégies d’enseignement », les déviations anaphoriques de l’emploi du pronom personnel en position thématique des lycéens marocains en matière de production écrite. Ayant choisi comme échantillon des élèves du tronc commun de la filière scientifique, il assimile lesdites déviations à des maladresses qui, même si elles constituent un problème au niveau de la rédaction, peuvent être considérées comme des stratégies d’apprentissage.

Enfin, Abdelaziz SADIK a pour objectif dans « Proposition d’un modèle de fiche terminologique unilingue pour l’amazighe » l’élaboration d’un modèle de fiche terminologique unilingue pour la langue amazighe. Trois étapes précédant sa proposition structurent sa réflexion. D’abord, il procède à la description détaillée du contenu d’une fiche terminologique pour définir chaque élément constitutif, l’expliquer et montrer son utilité. Ensuite, il donne des exemples de fiches terminologiques utilisées dans des institutions et organismes à caractère terminologique afin de comparer les contenus de ces fiches terminologiques. Enfin, il souligne que la nature et le volume des données terminologiques d’une fiche dépendent de l’objectif et de la nature du projet terminologique qu’il soit local, national ou international.

Le second axe jette un tant soit peu de lumière sur le rapport qu’entretient l’Homme avec son environnement à travers plusieurs interactions.

Abderrahman KICH exploite, en adoptant une approche sociologique, un entretien avec un couple touriste franco-marocain à propos de son expérience au sujet de l’altérité dans le Sud-Est marocain. « Interprétation sociologique d’un entretien avec un couple franco-marocain sur l’altérité » est, pour lui, une occasion d’appuyer l’avis délibérément critique à propos des lacunes constatées sur le terrain. Il approuve le point de vue du couple car le dialogue des cultures requiert des compétences, des savoirs, des valeurs, des croyances, etc. Il affirme que, pour consolider les relations entre le Nord et le Sud, il faut entre autres, exclure les stéréotypes, maîtriser les langues, se former aux métiers du tourisme, être fier de sa civilisation et valoriser la culture locale.

Dans « Une nouvelle communication pour le développement via la capabilité des acteurs locaux de la province de Guelmim », Malika AIT NASSER fait remarquer qu’en plus d’être une stratégie, la communication pour le développement est un processus social basé sur la promotion du dialogue entre les multiples acteurs d’une même région. Elle vise le développement et la mise en œuvre des politiques et des programmes qui améliorent la qualité de la vie. L’atteinte de cet objectif est tributaire de la capacité de chaque acteur à tracer des schémas de développement local. La chercheure arrive à la conclusion que l’approche par capabilité dévoile d’une manière ou d’une autre le degré d’intégration d’un acteur dans son système à partir de ses réseaux, de ses relations avec les autres acteurs de son environnement, de ses ressources, de ses intentionnalités, etc.

Abdelhak MOUNIR se penche dans sa contribution intitulée « Habitat, langue et société au Maroc. Quelle relation et quel impact ? » sur les inégalités sociales qui entraînent des disparités en termes de mobilité, d'accès aux services et aux possibilités qu'offre la société. Le fait de rendre compte de ces inégalités sociales permet de croiser les inégalités des richesses avec d'autres types d'inégalités : ethniques, religieuses, générationnelles, linguistiques, spatiales, etc. L’espace, selon l’auteur, est à la fois un produit de la société et une source de production d’un ensemble de comportements qui particularisent aussi bien les individus que les communautés. Il est un facteur important dans l’identification sur le plan social et linguistique. Le lieu où l’on réside n’est pas choisi au hasard. Il reflète ce que l’on est socialement, professionnellement, culturellement, etc. Mounir conclut que l’habitat correspond à toutes ces différentes appartenances qui semblent le délimiter et le fixer.

Dans son article titré « Les femmes derrière la caméra. Un nouveau regard sur la société », Azelarab QORCHI rappelle que, dès l’invention du cinématographe, les femmes ont été séduites par le métier de la réalisation en Europe, au Canada, aux États-Unis et en Égypte. Selon lui, ce détail est crucial dans la mesure où le fait de se trouver derrière la caméra permet aux réalisatrices de disposer d’une grande marge de liberté et de manœuvre pour aborder des thématiques en étroite relation avec les droits et les revendications des femmes.

Il cite, au Maroc, l’exemple de Fatima Jebli Ouazzani qui a balisé le chemin à ses successeurs en tournant un docufiction intitulé Dans la maison de mon père dans lequel, d’un côté, elle fustige l’homme, en particulier le père et l’époux, et d’un autre côté lève le voile sur des sujets très sensibles, considérés jusqu’alors comme des sujets tabous, notamment la virginité.

Table des matières

Présentation .....................................................................................................................................................................................................................7

Axe I : Enseignement, didactique des langues et stratégies d’apprentissage


Enseigner à distance via « Google classroom » au temps du Covid-19. expérience......................12

Driss LOUIZ


La didactique des TEC et la construction de la compétence interculturelle.....................................23

Hafid KHETAB


L’accord du pronom personnel en position thématique : des stratégies d’apprentissage aux

stratégies d’enseignement................................................................................................................33

My Mohamed TARNAOUI

Proposition d’un modèle de fiche terminologique unilingue pourl’amazighe....................................50

Abdelaziz SADIK

AXE II : Altérité, communication et problématiques sociales


Une nouvelle communication pour le développement via la capabilité des acteurs locaux de

la province de Guelmim................................................................................................................ 75

Malika AIT NASSER


Interprétation sociologique d’un entretien avec un couple franco-marocain sur l’altérité............................89

Abderrahman KICH


Habitat, langue et société au Maroc : Quelle relation et quel impact ?...........................................104

Abdelhak MOUNIR


Les femmes derrière la caméra. Un nouveau regard sur la société...............................................130

Azelarab QORCHI